« Cet album reflète les étapes de ma vie, depuis mon enfance à Cuba jusqu’à ma vie d’adulte entre Paris et la Havane. Il est le miroir des changements politiques et sociaux qu’ont connu mes deux Pays et des bouleversements que j’ai moi-même vécu durant ces années. Il représente ma famille, mon héritage, aussi bien caribéen que classique. Il est mon Cuba, mon Amérique et mon Europe. » Felipe Cabrera
Né le 15 août 1961 à la Havane, Felipe Cabrera appartient à la génération montante de ces premiers musiciens et compositeurs cubains “produits de la révolution” qui ont choisi le jazz et sa grande liberté de création comme forme d’expression. Il commence à l’âge de 8 ans un parcours de 18 ans de formation dans la musique classique qui s’achève par 5 années au célèbre “Instituto Superior de Arte” de la Havane. Il entre alors au prestigieux National Symphony Orchestra en tant que premier basson et fait bientôt la rencontre de Orlando “Cachaito” Lopez et de son instrument, la contrebasse. Dès lors, il décide d’apprendre cet instrument en autodidacte et de se plonger dans l’étude du jazz et des innombrables traditions musicales cubaines, en parallèle de sa carrière de bassoniste classique. Des amitiés et collaborations se nouent avec d’autres musiciens tel que Pablo Milanes & Sylvio Rodriguez pour qui Felipe enregistrera le basson dans ses albums à la fin des années 70.
En 1984, il devient le bassiste de Gonzalo Rubalcaba dans la formation “Proyecto” et par la suite le “Cuerteto Cubano“. Leur collaboration durera quinze ans. Une période riche en concerts à travers le monde entier. Le quintette est alors parrainé par le trompettiste Dizzy Gillespie “himself“. Felipe enregistre 8 albums avec Gonzalo Rubalcaba dont 2 seront nominés aux Grammy Award (“Rapsodia“1995 & “Antiguo” 1996).
En 1998, Felipe Cabrera enregistre son premier album solo “Made in Animas” et quitte Cuba l’année suivante pour s’installer à Paris. Il entame alors des collaborations avec le grand pianiste cubain Alfredo Rodriguez et le percussionniste Miguel “Anga” Diaz qu’il accompagnera tous deux jusqu’à leurs derniers concerts.
Felipe Cabrera poursuit une longue carrière internationale de bassiste : sideman, scènes, collaborations, enregistrements avec entre autres Harold Lopez Nusa, Roberto Fonseca, Julien Lourau, Chano Dominguez, Mamani Keita, African salsa band Africando, David Sanchez, Chico Freeman, Arturo Sandoval, Eddie Palmeri, Chris Potter, Omara Portundo, Mayra Andrade, Yuri Buenaventura, Jacky Terrasson…
Après quatorze années passées au sein du “Gonzalo Rubalcaba Proyecto“, Felipe Cabrera avait laissé entendre à trois reprises que derrière l’un des grands bassistes de la scène jazz internationale, se cachait également un compositeur prometteur et original. « Mirrors », son quatrième album sorti en 2019, vient le prouver une nouvelle fois.