Théâtre de l’Union
Durée : 3h
À partir de 13 ans
mer. 08 mars
20h
jeu. 09 mars
19h
ven. 10 mars
19h
Distribution
Texte et mise en scène Gurshad Shaheman
Compagnie La Ligne d’ombre
Avec Guilda Chahverdi, Mina Kavani, Shady Nafar, Gurshad Shaheman & les femmes de sa famille
Assistant mise en scène Saeed Mirzaei
Création sonore Lucien Gaudion
Scénographie Mathieu Lorry-Dupuy
Lumières Jérémie Papin
Dramaturgie Youness Anzane
Régie générale Pierre-Éric Vives
Costumes Nina Langhammer
Régie plateau et accessoires Jérémy Meysen
Maquilleuse Sophie Allégatière
Coach vocal Jean Fürst
Production
Les Rencontres à l’échelle – B/P
Coproduction Les Rencontres à l’échelle – B/P ; Le Phénix – Scène Nationale Valenciennes ; TnBA – Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine ; Pôle arts de la scène – Friche la Belle de Mai ; CCAM – Scène Nationale de Vandoeuvre ; Le Carreau – Scène Nationale de Forbach et de l’Est Mosellan ; Le Théâtre d’Arles – Scène Conventionnée d’intérêt national art et création – nouvelles écritures ; Maison de la Culture d’Amiens ; Les Tanneurs – Bruxelles
Accueil en résidence Le Manège Maubeuge ; Les Rencontres à l’échelle – B/P structure résidente à la Friche la Belle de Mai ; Les Tanneurs – Bruxelles
Soutiens DRAC Hauts-de-France ; Région Hauts-de-France ; Fonds SACD Théâtre ; Spedidam
Ce projet a bénéficié de l’aide à l’écriture de l’association SACD-Beaumarchais (2019), et de l’aide à la création ARTCENA.
Texte et mise en scène Gurshad Shaheman
À la croisée de l’histoire intime et de l’Histoire collective, Gurshad Shaheman fait entendre les voix des femmes de sa famille.
Gurshad Shaheman invite dans Les Forteresses sa mère et ses deux tantes à narrer leur histoire intime, mise en regard avec l’Histoire collective de l’Iran, que deux d’entre elles ont choisi de quitter dans les années 1990. Tour à tour, elles prennent la parole pour nous livrer des bribes d’un passé hors-du-commun. Elles nous invitent dans leur salon chaleureux et ces récits intimes et cathartiques sont autant de messages d’espoir, de douceur et de réparation. Des chansons anciennes entrecoupent les récits, comme des respirations nostalgiques, dans une épopée familiale plaçant l’amour en égérie.
GÉNÈSE DU PROJET
En juillet 2018, quand j’ai créé Il pourra toujours dire que c’est pour l’amour du prophète au festival d’Avignon, ma mère a fait le déplacement de Lille pour voir le spectacle. Sa sœur cadette, installée à Francfort depuis près de vingt ans, est venue d’Allemagne. Pour l’occasion, leur troisième sœur, qui vit encore à Téhéran a pris un avion pour les rejoindre. Cela faisait onze ans qu’elles n’avaient pas été ainsi réunies toutes les trois. J’étais touché de les voir ensemble après toutes ces années, de constater combien leur lien restait solide malgré les revers du destin, les années de séparation et malgré des choix de vie parfois radicalement opposés. Je les regardais dans les rues d’Avignon, au milieu de cette grande fête du théâtre dans laquelle elles se fondaient parfaitement et je les trouvais vraiment romanesques, pour ne pas dire théâtrales.
Les trois femmes sont nées au début des années 1960, à Mianeh, une petite ville des montagnes de l’Azerbaïdjan iranien. Elles ont fait des études, traversé une révolution, vécu 8 ans de guerre et connu l’exil pour deux d’entre elles. Elles ont eu des maris, des enfants, des divorces. Elles ont connu de grandes joies et de grandes peines. Elles ont vécu plus d’un demi-siècle et leurs petites histoires de vie contiennent en elles la grande Histoire d’une partie du monde de la seconde moitié du vingtième siècle. Chacune l’a vécue d’un point géographique différent, baignée dans une langue et un environnement culturel différents.
Ma mère, l’ainée des trois sœurs, s’est établie en France en 1990. À peine deux ans plus tard, sa cadette, a entamé avec ses deux enfants un parcours de réfugiée à Leipzig en Allemagne.
La dernière est toujours restée en Iran. À 5 Avignon, sur les terrasses des cafés ou dans leur petit appartement de location, je les regardais faire le bilan de leurs vies, passer en revue leurs réussites et leurs échecs, faire le décompte de leurs joies et de leurs peines et je me disais que je tenais là le sujet de ma prochaine pièce. Quand je leur ai annoncé le projet, elles se sont montrées un peu sceptiques au départ mais très vite un enthousiasme sincère a pris le dessus. J’ai alors commencé à les interviewer. Chaque entretien a été enregistré et a servi de base à la composition de la pièce. Pour moi, Il ne s’agissait bien sûr pas d’un simple travail de transcription mais bien d’écriture. L’aspect documentaire ou prosaïque du sujet m’intéresse bien moins que la force poétique ou le souffle universel que ces récits peuvent atteindre.
À travers trois monologues entrelacés, chacune passe en revue son enfance, la relation aux parents, les études, l’engagement politique, le rapport aux hommes, au mariage, à la maternité, à dieu, à l’exil… Leurs voix se succèdent et se complètent, tissant un réseau de sensations et d’idées, dressant trois paysages intimes enchevêtrés où chacune fait pour elle-même le bilan de sa vie à l’approche du crépuscule.
Gurshad Shaheman
LA PRESSE EN PARLE
“Les Forteresses”, la preuve par trois de la violence vécue par les femmes
par Fabienne Arvers • 3 février 2022
Donnant la parole à sa mère et à ses tantes, Gurshad Shaheman offre un saisissant portrait croisé de femmes fortes et aguerries par la vie.
Longtemps, Gurshad Shaheman a creusé dans sa mémoire les éléments du puzzle autofictionnel de Pourama Pourama, sa première création en tant qu’auteur, acteur et metteur en scène. Une trilogie haute en couleur pour cerner et sublimer les miroitements infinis de sa quête d’identité. Un geste qui ne pouvait que s’ouvrir à l’altérité et donna lieu en 2018 au mémorable partage d’expériences qui fonde Il pourra toujours dire que c’est pour l’amour du prophète, créé au Festival d’Avignon.
toute la culture
« Les Forteresses », le récit bouleversant de trois femmes
par Lucine Bastard-Rosset • 24 janvier 2022
Pour réaliser Les Forteresses, Gurshad Shaheman a interviewé trois femmes de sa famille : sa mère et ses deux tantes. A partir de leurs récits, il a élaboré un spectacle mettant en scène trois monologues qui s’entrelacent et se complètent. La beauté des mots, la puissance des évènements et des sentiments sont au cœur de sa pièce. A travers elles, il redonne vie à ces trois femmes, à leurs histoires.