Cette semaine dans la Cerisaie…

Alexandre-Pichtich-Epikhodov, Rémi-Firs et Claire-Charlotta-Iacha nous ont rejoint avec la sensation d’être un peu comme des sachets de thé un peu secs, qui ont infusé peu à peu au fil de la semaine… que nous avons, au fil de la semaine, abreuvé.es. Firs est mort avec une petite cullière en argent dans la bouche, Pichtchik a enlacé le fantôme de sa femme, Varia et Lopakhine ont réparé une soucoupe, Trofimov et Ania se sont donnés rendez-vous à Moscou, Charlotta nous a fait des tours de magie et nous a posé des questions mystère, Douniacha a volé la rivière de diamants de Lioubov et Lioubov a fait un karaoké sur Où je vais d’Amel Bent. Nous avons compris l’importance de jouer avec les différents registres et ce que nous devons tisser avec cette enfance perdue. Oui, nous aimerions jouer Tchekhov comme des enfants, avides de garder les pièces de cette maison en nous. Aussi pour ne pas plonger dans l’écueil du sombre. Nous comprenons aussi que les personnages, souvent, ne peuvent pas se comprendre, et que cela dépasse le mépris de classe. Nous avons exploré des zones troubles et des chantiers d’écriture. Nous avons fait de la fête un plan séquence chaotique au goût de fin du monde.

 

Et puis nous avons quitté Limoges pour se donner rendez-vous à Paris…! Même si tout est fini avec Paris.

 

Quelques éléments qui accrochent l’oreille 

  • « La vie a passé, on a comme pas vécu. »
  • « Tu n’es pas seulement un lâche, tu es un traître, comme ta petite taille le laissait deviner. » OSS 117
  • Cette idée de « la vie nouvelle » qui circule dans les bouches de Platonov

 

Les références partagées cette semaine 

  • La pluie d’été, Marguerite Duras
  • Juste la fin du monde, Jean-Luc Lagarce
  • Les caprices de Marianne, Musset
  • Mrs Dalloway, Virginia Woolf
  • Ici, Richard McGuire
  • Jochen Gerz
  • Benedict Andrew : https://www.benedictandrews.com
  • Et Joris Salcedo et son oeuvre a Flor de Piel

 

Un extrait de texte en chantier

 

Près de la porte de sortie

Au fond de la scène

Sont rangées nos valises

Nos sacs de voyage qui contiennent

Nos vêtements / nos photos / nos clés / nos pierres / nos fantômes / nos branches / notre sable / notre terre / nos souvenirs / nos amours / nos ancêtres

 

À gauche, la porte est ouverte

C’est de là que viennent les dernières voix

Celle de Varia et celle d’Ania

On les entend pour la toute dernière fois

 

Est-ce qu’il existe un jour pour partir ?

Y a-t-il écrit quelque part, dans ce monde, des jours de départ et des jours d’adieu.

À quoi reconnaît-on un jour d’adieu ?