LE PALAIS HANTÉ D’EDGAR ALLAN POE

NOTE D’INTENTION DE MISE EN SCÈNE – PAUL GOLUB

"Comme beaucoup d’adolescents, j’ai lu Poe puis je l’ai relégué dans un coin de ma bibliothèque, n’en conservant que des souvenirs incertains. Il a fallu attendre bien des années plus tard et une lecture approfondie de ses œuvres, pour que je redécouvre cet immense auteur.

Poète maudit, nouvelliste sans pareil, inventeur du conte policier, père spirituel d’innombrables artistes, dont Baudelaire, Mallarmé, Jules Verne, Dostoïevski et Hitchcock, pour n’en citer que quelques-uns, Edgar Allan Poe continue à nous parler 150 ans après sa mort.

C’est un rencontrant les Tiger Lilies après une représentation de The Rime of the Ancient Mariner, brillamment mise en image par Mark Holthusen, que l’idée m’est venue de proposer au groupe et à Mark de collaborer sur un spectacle autour de la vie et de l’œuvre de Poe, ce qu’ils ont immédiatement accepté pour ma plus grande joie. Dans les jours qui ont suivis, dans un élan d’enthousiasme, Martyn Jacques s’est mis à écrire des chansons magistrales à partir des textes de Poe.

En effet, il y a entre Poe et Martyn une filiation évidente : ils partagent une vision hallucinée, une tendresse inattendue, une rigueur d’artiste insoumis et un humour corrosif.

A partir des chansons de Martyn mais aussi des éléments tirés de la vie et l’œuvre de Poe, j’ai imaginé avec Mark Holthusen un parti pris théâtral pouvant allier ce mélange détonant de musique, projections vidéos et jeu théâtral. Peder Bjurman nous a rejoint pour l’écriture d’un scénario éminemment moderne et drôle. Petit à petit, une certaine image de Poe se dessine à travers cet univers insolite. On le voit apparaître tel un clown du cinéma muet perdu dans le labyrinthe de ses mots et de ses créations, manipulé par la figure méphistophélique de Martyn Jacques qui veille sur lui avec amour et violence.

Le résultat de cette collaboration va, je l’espère, surprendre et révéler Poe dans toute sa modernité pour qu’il puisse, une fois de plus, sortir de sa tombe et nous parler."

Paul Golub

THE TIGER LILLIES

Décrit comme un cabaret brechtien à l'humour tè.s noir, comme une fusion punk entre le burlesque des années 1930, le music hall anglais ou encore comme le chainon manquant entre Tom Waits et les Monty Python, The Tiger Lillies sont inclassables. Leur style s'inspire de la chanson française d'après guerre, de la musique gitane ou encore de l'opéra italien… La voix de haute-contre de Martyn Jacques est capable de s’aventurer aussi bien dans les graves que dans les aigues avec un timbre guttural permettant au chanteur de jouer sur la multiplicité des personnages. Le groupe tire son inspiration d’artistes comme Jacques Brel, Edith Piaf, Marlene Dietrich, Billie Holiday, Johnny Cash ou Enrico Caruso. Maurice Ravel ou encore Erik Satie ne renieraient pas leur musique. The Tiger Lillies évoluent dans un univers singulier ù le macabre rigolard jongle avec le sordide, où l'humour noir flirte avec la figure la plus triste de l'existence. Leurs chansons content des récits de bas-fonds où la brutalité côtoie la prostitution et les blasphèmes en tout genre, les losers magnifiques et les monstres les plus étranges.

www.tigerlillies.com