Dramaturgie et mise en scène Elsa Granat et Laure Grisinger

Revenir à la sauvagerie du mythe

Pour construire ce parcours initiatique nous avons fait un parallèle entre les mythes antiques et les mythes d'aujourd'hui. À l'époque les héros se construisaient en accomplissant des actes. Aujourd'hui ils se mesurent à l’aune de leur impuissance.
Hercule prouvait aux Dieux et aux hommes son existence en nettoyant des écuries ou en combattant un taureau. Aujourd'hui c’est comme si nous n’avions aucune chance contre le taureau.
Nos héros réinventent leur capacité d’action, les yeux grands ouverts bordés de larmes, mais les mains agiles, créatives. Prêts à tout mettre en oeuvre pour repousser leurs propres limites.

La fable permet de saisir ce qui se joue profondément chez un individu dans ce genre d’événements.

La chose est presque invraisemblable, comme l’est le destin tragique d’Œdipe qui en plus d'avoir couché avec sa mère tue son père-, alors que la mère vient de mourrir d'un cancer, on annonce au père qu'il a la même chose. C'est cette accumulation de contraintes pour le héros qui vont contribuer à le révéler, mais dans quel état ?

Le déploiement onirique de la catastrophe: le Jardin des artifices

Au sol une pelouse verte et fausse. Un jardin artificiel sur lequel va apparaître une chambre d’hôpital tout aussi artificielle. Tout est est faux. Rien n’est construit pour aboutir à une illusion de réel, mais plutôt tout concourt à créer un espace d’enfance contaminé par un cadeau empoisonné.
Le son est un élément essentiel de cette ambiance artificielle et ludique.
Il est géré en direct sur scène par le personnage du musicothérapeuthe. En blouse blanche, toujours très concentré, il semble réguler le plateau. Il diffuse des sons et active les souvenirs. Il est la clé du déploiement onirique de la pièce: au coeur des situations réalistes , il permet le déploiement de la créativité.