AUTOBIOGRAPHIE > CATHERINE LEFEUVRE
Elle naît à Vannes un vendredi treize avril 1970 par césarienne, parce que ce jour-là, à cette heure-là, c’était inscrit dans les plannings de l’hôpital.
A l’âge de six ans, après avoir tenté différents sports de fille, elle décide de faire du foot et marque ainsi l’histoire de l’U.S .A. (Union Sportive Arradonnaise) en devenant la première licenciée féminine de foot du club, au moment même où le mouvement de libération des femmes entreprend ses premières actions publiques en France. Très vite, elle devient capitaine de son équipe masculine, ce qui lui vaut un profond respect dans la cours de récréation, surtout chez les garçons.
Dès les premières années de sa vie, elle navigue à la voile dans le golfe du Morbihan et la baie de Quiberon, et pendant les mois d’été, elle vit de robinsonnade sur les îles de l’archipel d’Houat et Hoëdic qui lui offrent un cadre maritime et naturel exceptionnel de liberté.
Durant ses jeunes années, elle développe son imaginaire essentiellement grâce à Tintin et Milou, Astérix et Obélix, Lucky Luck et Jolly Jumper, les Playmobils « tuniques bleues », Action Man et Action Joe (qui remplacent ses premières Barbie très vite démembrées et décapitées) sans oublier les déterminants Louis de Funès, Bourvil, Belmondo et Dalida, et bien sûr le pâté Hénaff et le lait Ribot.
Jeune fille, elle rêve de façon récurrente que Pozzo, en manteau noir et chapeau melon, vient la chercher pendant son sommeil, alors même qu’elle ne connait rien de l’existence de Samuel Beckett.
Son adolescence est celle d’une jeune bretonne des années quatre-vingt : la voile encore et toujours, et surtout une vie nocturne dans les cafés bruyants, bondés et enfumés, et rythmée par les concerts de rock qu’elle commence à organiser elle-même dès qu’elle a son permis de conduire et un coffre de voiture pour y transporter ses seaux de colle et ses affiches.
Vers ses dix-huit ans, elle croise par hasard, sur son chemin, des livres et découvre ainsi la lecture.Commence alors une profonde mutation intérieure.Passant sans transition du missel d’église à la littérature, cette initiation lui vaut une période de mutisme total où elle restera alitée, hébétée et muette comme une carpe, avant d’en ressortir renforcée. Dès lors, le pendulaire va-et-vient entre écriture et lecture ne cessera plus. Trente ans d’écriture s’en suivent et autant de textes compilés dans de nombreux carnets qu’elle garde pour elle et pour elle seule.
A vingt-sept ans, elle rencontre Jean Lambert-wild, alors jeune poète et metteur en scène déjà débordant d’énergie, qui l’emmène un soir de juin dans une cabane vosgienne abandonnée, humide et pleine de toiles d’araignée, pour la demander en mariage, ce qu’elle accepte immédiatement et sans hésitation. Depuis, ils ont deux enfants et mènent une vie foisonnante de théâtre et de projets qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui. Ils fondent ensemble en 1998 la coopérative 326 à Belfort, première coopérative de production à vocation artistique. Puis elle accompagne Jean Lambert-wild à la direction de la Comédie de Caen en 2007 et au Théâtre de l’Union à Limoges en 2015, ce qui lui permet d’accompagner de nombreux artistes et projets au travers de l’activité de production et de programmation de ces deux Centres Dramatiques Nationaux.
A partir de 2016, elle écrit pour Gramblanc, le clown blanc de Jean Lambert-wild, qu’elle a vu naître et évoluer.
Le Clown du rocher, fable poétique autour du Mythe de Sisyphed’Albert Camus et de l’artiste bousier,est créé au Festival La Route du Sirquede Nexon en août 2017 puis présenté dans sa version anglaise, The Rock’s clown,dans la traduction de Marc Goldberg, au Festival Voilha !2018 à Singapour.
Elle écrit ensuite pour Gramblanc deux entrées clownesques, forme théâtrale qu’elle réinterroge au travers du rôle et des enjeux de la langue et de la figure oubliée du clown blanc : Coloris Vitalis (2017) et Un Clown à la mer (2018), textes créés au Théâtre de l’Union –Centre Dramatique National du Limousin en 2018 et édités aux solitaires intempestifs en 2019.
En 2018, elle collabore avec Jean Lambert-wild à l’adaptation de Dom Juan ou le Festin de pierre, d’après le mythe de Don Juan et Dom Juan de Molière, un spectacle de Jean Lambert-wild et Lorenzo Malaguerraen 2019 ainsi qu'à l'adaptation et l'écriture de la Chanson de Roland un spectacle de Jean Lambert-wild, Marc Goldberg et Lorenzo Malaguerra en 2020.
