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Théâtre de l’Union

Durée : 2h

À partir de 14 ans

mar. 21 févr.

20h

mar. 21 févr.

20h

jeu. 23 févr.

19h

Distribution

De Pauline Peyrade

Mise en  scène Émilie Capliez

Comédie de Colmar – CDN Grand Est Alsace

Avec Odja Llorca, Catherine Morlot, Alma Palacios, Léa Sery

Dramaturgie Juliette de Beauchamp

Scénographie Alban Ho Van

Lumière Kelig Le Bars

Décor construit par les ateliers
du Théâtre de l’Union Alain Pinochet

Assistant à la mise en scène
Julien Lewkowicz

Images Jean-Louis Fernandez

Costumes Caroline Tavernier

Production

Comédie de Colmar – CDN Grand Est Alsace

Coproduction Théâtre de l’Union – CDN du Limousin ; La Filature – Scène Nationale de Mulhouse

Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National

De Pauline Peyrade
Mise en scène Émilie Capliez

Un hommage sensible et admirateur aux femmes de cinéma.

Toutes deux fascinées par les actrices de cinéma, Pauline Peyrade et Emilie Capliez ont choisi l’union artistique pour évoquer ces femmes muses, en tout point fascinantes, presque effrayantes de perfection. Ce spectacle est une traversée du cinéma par le prisme de ses héroïnes.

Quatre comédiennes au plateau les convoquent, comme une somme de portraits qui racontent l’Histoire : celle de la place que l’on a donnée ou refusée aux femmes. Elles leur donnent vie, sous nos yeux, elles les décryptent pour mieux leur rendre hommage dans une forme visuelle, sensuelle et chorégraphique. Avis aux féru·e·s de cinéma!

NOTE D'INTENTION D'ÉMILIE CAPLIEZ

À l’origine de ce projet…

… il y a un rêve de jeune fille, le mien, celui de devenir un jour actrice. Mon admiration pour celles que je contemple, fascinée, aussi bien à l’écran que sur les plateaux de théâtre. Elles s’impriment sur ma rétine. Elles sont en tout point « parfaites », me font vibrer, m’attirent. M’effrayent sans doute un peu aussi.
Plus tard, il y a mon désir de prendre la parole différemment, de changer de point de vue, de porter mes propres créations, c’est mon cheminement personnel, celui qui m’a conduite vers la mise en scène.
Il y a mon regard de femme aujourd’hui, devant une nouvelle génération de comédiennes et d’actrices, ce qu’elles portent, ce qu’elles incarnent, ce qui a changé et ce qui restera immuable. C’est que la voie n’est pas encore tout à fait libre.
Il y a mon goût pour les auteurs et les autrices vivantes, le bonheur que j’ai à travailler avec, et cette rencontre déterminante avec Pauline Peyrade.
Il y a son écriture, si puissante, musicale, en même temps brute et onirique, qui offre aux interprètes des parcours d’une densité rare. Comme les actrices de mon enfance, et peut-être pour les mêmes raisons, ces textes m’interpellent et m’attirent.
Il y a nos échanges, nos expériences partagées et notre goût commun pour le cinéma.
Il y a cette envie, cette nécessité pour moi aujourd’hui de porter un projet théâtral au service d’une « autre » histoire des femmes. Des femmes de cinéma. Des femmes au cinéma.
De Catherine Deneuve à Marilyn Monroe en passant par Romy Schneider et Delphine Seyrig.
De Gena Rowlands à Aïssa Maïga, en passant par Adèle Haenel et Chantal Akerman.
Toutes ces femmes seront les héroïnes de ce projet. Leur rôle dans le cinéma s’apparente à une histoire du visible et de l’invisible, une histoire d’images et de regards.

Un projet d’écriture singulier

Des femmes qui nagent est un ambitieux projet d’écriture mené par Pauline Peyrade.
Il s’ouvre sur un long générique rapportant l’identité de plus d’une centaine de femmes, actrices, réalisatrices, créatrices, qui sont à ce jour présentes dans le texte. Cette liste non exhaustive pose un premier décor, celui d’un portrait multiple de femmes. Dans sa forme quasi-scénaristique, le texte se déploie ensuite par fragments accolés les uns aux autres, recréant ainsi un effet cinématographique de montage.
Ces « blocs- textes » de natures et de tailles variées (paroles d’artistes, scènes de films, récits, exclamations, paysages…) s’accumulent et composent à travers leur multitude et leur rythme un portrait kaléidoscopique, une pluralité de regards et d’images. Pour Pauline, « l’enjeu est de créer un seul et même corps, sans gommer pourtant les différences ».
Volontairement composite, ce texte, encore en cours d’écriture, s’alimente de nos échanges réguliers, de nos filmographies et de nos interrogations. Pauline s’inspire ici de scènes de films, de témoignages et de figures iconiques pour réinventer un récit qui lui est propre, tout en modernité et fulgurances. Elle donne à ce texte une dimension sororale, dans lequel les femmes se racontent elles-mêmes, il y est question d’actrices mythiques, de scènes inoubliables, de paillettes, d’images et de combats, comme autant de petits miroirs que l’on souhaite tendre ou briser.
Ce texte convoque le cinéma par éclats, par bribes, en proposant des « instants » de théâtre et c’est un passionnant défi pour la scène.

Des femmes donc…

Pour interpréter ce projet, je souhaite donc inviter quatre comédiennes au plateau.
Quatre femmes aux parcours et aux âges différents, portant collectivement ce texte à travers leurs singularités. Je souhaite que chacune d’entre elles passe par plusieurs figures, plusieurs âges, plusieurs films, jouant des situations et se démultipliant à l’infini, cherche à être mille femmes, en étant toujours la même. J’aimerais également qu’elles puissent toutes les quatre interroger la forme même du texte, se lancer dans les multiples tentatives de scénarii qu’il propose et qu’elles se proposent les unes aux autres. Questionner les stéréotypes et les clichés, se déjouer des cadres.
Au-delà de ces interprètes, nous imaginons avec Pauline pouvoir rencontrer d’autres actrices pour la construction du projet, à travers des interviews et des échanges, qui seront intégrés au spectacle. Ainsi, les actrices du projet deviendront des passeuses, des actrices au carré (des actrices jouant des actrices), des corps intermédiaires portant et incarnant des paroles « inédites » devant le public. Ces corps et ces femmes agissant comme des révélateurs d’une part cachée du métier d’actrice.

Un spectacle visuel, sensoriel et chorégraphique

À travers ce spectacle, je cherche à développer un travail visuel et plastique très précis, invitant le spectateur à être immergé dans le processus de création d’images et de tableaux en direct. Lui donnant ainsi la possibilité d’assister à la construction de figures ou d’instantanés de films. Sans tomber dans le systématisme, j’aimerais que la mise en scène interroge le renversement permanent de la fascination et de l’image, montre comment la construction et la destruction d’un cliché d’actrice opère, laisse voir comment une image emprisonne et comment une autre peut libérer.
Je travaille actuellement avec Alban Ho van à créer un espace multiple dans lequel intime et extime se côtoient, jouant avec les notions de champ et de contre champ. Un dispositif évoquant le cinéma et la fabrication d’images sans avoir pour autant recours à l’utilisation de la vidéo. Plutôt que l’évocation du cinéma via la projection, je cherche là à reproduire les sensations du cinéma au théâtre.
Ce dispositif pourra figurer des espaces intimes, chambre ou loge, comme des éléments de décors plus emblématiques de scènes cultes du cinéma, tel escalier vertigineux, tel intérieur enfumé de voiture, et, pourquoi pas, une piscine ? (Non ….pas une piscine… mais peut-être une plage ?) Bref, une juxtaposition d’éléments au service du jeu, pour faire de ce plateau un impossible et infini lieu de tournage, dans lequel les actrices voyagent et se racontent.
Le travail de l’espace sera envisagé en dialogue constant avec le son, la lumière mais aussi le mouvement. Certains fragments descriptifs agissant comme des « paysages », je voudrais mener un travail d’écriture corporelle précis au service de tableaux plus « atmosphériques » prenant ainsi le relais du texte ou même parfois s’y substituant. Travaillant par « touches » successives, il n’y aura pas ici d’histoire au sens linéaire du texte mais plutôt une superposition de tableaux, d’images et de textes recréant ainsi l’effet de montage propre au scénario que nous propose Pauline.